Voici de courts éclaircissements des frères de Dammâj, extraits de leurs écrits, au sujet des questions d'ijtihâd et du blâme dans les sujets où il y a divergence (se reporter aux références données pour y trouver les paroles des savants appuyant tout cela) :
Il n’est pas interdit ni inconvenable de rabaisser un savant qui fait une erreur au plus bas des niveaux, ni de le dénigrer de manière absolue et générale comme le prétend al Hayiti. Mais cette question comporte plutôt des précisions et des détails.
A) Cela dépend de l’erreur :
1) Les questions à propos desquelles on ne blâme pas et on ne dénigre pas le savant qui fait erreur sont les questions subtiles, les questions d’ijtihad (effort d’interprétation), les questions où il n’y a pas de dalil clair (ou encore des questions à propos desquelles il y a des preuves qui sont contradictoires en apparence. Dans ce cas il n’y a pas de mal à opter pour tel ou tel avis). Le savant qui fait l’ijtihad est entre une ou deux récompenses : deux si son ijtihad est juste, et une seule s'il se trompe.
2) S’il se trompe dans son ijtihad et que ceci risque d’être nuisible aux mouslims, il est permis de le réprimander.
3) les questions à propos desquelles il y a des preuves claires, il est obligatoire de blâmer celui qui fait erreur même s’il fait partie des grands savants et des grands imams.
4) On sanctionne le fautif en fonction de la nuisibilité et de la dangerosité de son erreur.
B) Cela dépend de la personne qui fait erreur :
1) Même si l’erreur est sur une question où il n’y a pas de place pour l’ijtihad mais qu’elle est faite par un savant dont on sait qu’il a fait de grands efforts dans la recherche de la vérité sans suivre sa passion, sans suivre des ambigüités, sans s’obstiner et persister sur le faux après que la preuve lui soit parvenue et que son erreur lui a été clarifiée. Celui-là, on ne le dénigre pas, on ne le rabaisse pas, on clarifie son erreur et on met en garde contre elle tout en gardant le respect et la considération du au statut de ce savant.
2) Quant aux imposteurs qui se font passer pour ce qu’ils ne sont pas il est permis de les dénigrer et de les dévoiler.
Le fait de dénigrer, de rabaisser au plus bas des niveaux, d’aller à l’extrême dans la critique de savants, de grands imams, de personnes affiliées à la sounnah, ceci ne suffit pas à faire de la personne un extrémiste. Ceci ne fait pas de celui qui agit ainsi un haddadi de manière automatique. Si celui qui est critiqué a des erreurs graves qui ont été prouvées par le critiqueur, des erreurs dangereuses pour l’islam et les mouslims, des erreurs qui font qu’il mérite d’être critiqué, et qu’il ne fait pas partie de ceux qui sont excusé et dont nous avons une bonne opinion comme nous l’avons vu précédemment, alors il n’y a pas de mal à aller à l’extrême dans la critique de ce savant, de cet imam, de cet individu car c’est ce que nos salafs poussés par la jalousie pour cette religion ont fait.
Extraits de la première réplique à Suleymân al-Hayiti.
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